vendredi 14 décembre 2007

De l'intérêt d'une vie (2)

Maintenant posons nous la question : pourquoi vivons nous?
Remontons à notre début sur cette Terre. Les premiers jours de notre existence. On sentait là qu'on était spécial. On sentait qu'on était un peu l'être préviligié du cosmos. C'est pourquoi beaucoup d'enfants rêvent de choses extraordinaires : il y'en a qui sont des nouveaux prophètes, d'autres sont des empereurs du monde, d'autres des scientifiques qui trouveront la vérité...
C'est lorsqu'on grandit qu'on s'aperçoit de la réalité fondamentale de l'humain : la contradiction volonté/biologie. En d'autres mots : le fait qu'on est enchainé par le déterminisme de la nature. Cette cruelle vérité fait que l'enfant oublie les dieux qui ont peuplé son imagination et s'abaisse à un monde qu'il a cru inférieur.
Ces premiers jours, objet de moqueries de la part des adultes sont pourtant révélateurs : elles démontrent que pour un esprit vierge tel celui de l'enfant, il y'a le sentiment fondamental de l'unité/éternité. C'est ce qui fait qu'on veuille la gloire éternelle. Tu ne pourras jamais expliquer à un enfant pourquoi faut il qu'il ne soit pas LUI le prophète des Dieux! Je dirai encore plus : le désir fondamental de l'homme est un désir de divinité, et croire en la possibilité d'une transformation vers cette divinité a constitué peut être un des fondements de la religion.
C'est pour celà que je trouve un fond de vérité à la propagande Islamiste qui proclame la faillite de la société matérialiste occidentale. Certes l'Islamisme est une folie, mais n'est ce pas qu'il est encore à son honneur qu'elle a préservé ce désir des Dieux (de façon imparfaite).
Comment se fait maintenant que des gens délaissent leurs vies pour des sectes tel les mormons ou Temoins de Jehovah? N'est ce pas ce désir des Dieux qui se manifeste en fin de compte, qui les pousse vers les pires folies.
ce que je dis ici est assez personnel, mais j'ose imaginer que cette expérience est universelle pour les être homo-sapiens conscients.
L'homme, en portant conscience à son moi en tant qu'entité distincte, disjointe de la nature, unique et différente, porte en lui ce désir de divinité. Pourquoi? car le rapport du monde est originellement violent, et il n'est résolu que par un seul remède : la mort! Le rapport est violent lorsqu'on veuille voler mais qu'on n'a pas d'ailes, lorsqu'on veut oublier, alors que les images reviennent. >Lorsqu'on veut changer mais qu'on recommence...
(à suivre)

samedi 8 décembre 2007

De l'intérêt d'une vie

Je me demande si ce que je vais raconter va être compris par des gens qui n'ont pas eu la même expérience de vie que moi. Qu'importe.
Une idée qui m'a obsédé dès mon enfance c'est la création de sens à ma vie. J'ai voulu faire de ma vie une oeuvre d'art unique basée sur la volonté personnelle. Cette volonté, basée sur un estime métaphysique de soi (rien n'est au dessus de ma compréhension!) m'a poussée à prendre des décisions cruelles à un age dont Rimbaud disait :"on ne peut pas être sérieux à 17 ans". Désolé Mr Rimbaud, mais à 17 ans j'avais déjà établi la fin de Dieu.
Mais si Dieu est mort, que nous reste t'il? Il faut alors être des Dieux pour compenser l'insuffisance de la vie. Or l'homme est terriblement faible et dépendant. Que direz vous à l'enfant né en Somalie avec le virus de SIDA dans le sang? Comment pourrez vous lui justifier la vie? Comment ne pas lui conseiller même la mort, car à quoi bon vivre, si on désespère.
C'est là que les modernes arrivent avec leur art, leur culture, leur civilisation : "Il faut grandir!" Mais ce qu'ils ne disent pas et ce qui sous entend un tel discours "Il faut que tu abondonnes les rêves des Dieux. Tu es une machine bornée dans le temps et l'espace, perdue dans l'univers. Sans influence sur ce qui a été ou sur ce qui va être. Alors ne te fais pas Dieu. Fais toi machine, car c'est ce que tu es. Dieu qui est mort ne sera jamais ressucité, autant nous convaincre de notre destin et jouir de notre existence."
Cette attitude, que je qualifierai de pseudo-pragmatique peut surgir entre la fin de la jeunesse et le commencement de l'age adulte. Lorsque l'agressivité du monde et les désirs de l'homme sont tellement contradictoires que le désir des Dieux est oublié! C'est alors que l'homme adopte cette attitude de peur pour essayer de ne pas tout perdre à défaut de tout gagner.

dimanche 2 décembre 2007

Mais ou va le monde arabe?

Si on regarde le monde arabomusulman aujourd'hui on ne verrait qu'un chaos sans limite : des attentats, des régimes autoritaires, des communautés en armes, la misère, l'opium et les armes du Yemen au Darfour, des séparatistes partout...
Mais si on regarde ce même paysage avec les yeux de l('histoire on verra que tout ça n'est pas sans sens. Je m'explique :

J'ai toujours remarqué que les pays musulmanes ont construits leur identité sur une conscience communautaire. En effet, l'une des prophéties le plus importantes de la religion musulmane est celle de la victoire finale de l'Islam sur le monde entier. Une autre est l'éradication des juifs et la venue du Mehdi Montadhar.
Cependant cette logique guerrière a failli pendant la deuxième partie du siècle. En effet, un petit pays Israel, a pu vaincre un ocean de pays Arabes et musulmans. On se rappelle qu'en 1967, un demi million de soldats Egyptiens ont été mis en déroute en une seule journée! Il est difficile alors de préserver l'image de la nation supérieure avec une telle humiliation.
Ainsi, j crois que toute cette anarchie n'a pas vraiment d'origines rationnelles gouvernés par des intérêts collectifs. Non c'est plutôt une manifestation d'orgueil blessé. Le même orgueil qui a poussé Hitler à sacrifier 200000 soldats plutôt de les laisser réculer lors de la bataille de Stalingrad. Cet orgueil ne veut pas entendre la vérité ultime : que les arabos musulmans ne sont pas un peuple élu, que leur religion n'est pas la vérité ultime, mais rien d'autre qu'une parmi tant d'hallucinations de l'humanité au cours de sa longue histoire.
Que va t'il se passer? C'est simple. Tôt ou tard, les partis communautaires et religieuses seront vaincus. A la place de la vérité éternelle ou du Jihad comme principe de vie, on va voir des pragmatiques ayant comme ultime principe l'éfficacité économique. La religion se transformera alors en une sorte de tradition qui définit le peuple sans le commander. Ainsi, si on regarde les peuples arabos musulmans, on comprendra qu'ils sont aujourd'hui au même stade que celui de l'Espagne lors de la guerre civile, du Japon lors de la guerre mondiale...

Mais ne croyez pas que je me réjouis de cette évolution. Certes l'islam a été une catastrophe sans pareil pour les peuples arabes. Certes aussi, des sociétés à la Japonaise alliant efficacité et tradition sont assez "modernes" et "puissantes". Cependant, je n'ai jamais aimé la morale de masse. Or ça c'est une autre histoire.