Tunisiens.
J'accuse les vieux car sans leur paresse et lâcheté, rien de ce qui se passe aujourd'hui ne serait arrivé.
Où étaient ils quand les peuples de la terre luttaient pour leur liberté?
Où étaient ils quand des penseurs et idéalistes ont construit et reconstruit mille fois des états, pays, cultures et industries?
Lorsque je dis jeunes et vieux, je décris un esprit, pas un âge.
J'accuse les vieux. Pourtant ça aurait été plus facile d'accuser le président et sa clique. Mais je pense que le mal est encore plus profond que ça.
Même si Ben Ali part, il y'aura encore d'autres Ben Ali.
Pourquoi?
Parce que notre peuple n'a pas appris la fierté et n'a pas connu la liberté. Pourquoi défendrait il des notions aussi abstraites, lui qui n'a jamais connu autre concept que l'obéissance et la paresse.
C'est les vieux qui nous ont appris tout ça. Les vieux avec leurs moustaches et barbes blanches, leurs regards qui n'ont jamais connu le beau, l'idéal, l'absolu.
Courbes l'échine, tu vivras plus longtemps.
Ne discutes pas! Nous sommes plus vieux, donc nous comprenons le monde plus que toi. Et même si ce n'est pas le cas, ne discutes jamais.
Les traditions! La société! Comme les autres! Ne jamais sortir des rangs!
Je n'en peux plus de ces mots.
Vous voulez que le président part. Mais est ce le vrai problème? Comment pourrait on empêcher des nouveaux Ben Ali de surgir? C'est ça la vrai question. Peut être qu'en nous dorment des ben Ali en puissance, comme dorment des Saddams dans les Irakiens.
Si le changement doit arriver, il doit être radical. C'est une culture de vieux, de respect des vieux, de considération de la sagesse des vieux... qui doit être éradiquée. Toute la culture, habitudes et traditions transmises par les vieux doivent être vus, revus, critiqués, corrigés ou même décapités s'il le faut.
Des jeunes doivent surgir de ce néant pour tout détruire et tout reconstruire. C'est ça le vrai changement.
Je vois d'ici les sages vieux, avec leur regards moqueurs et nihilistes : vous n'arriverez nulle part avec votre discours. Nous sommes la sagesse. Ce qui est aujourd'hui est ce qui a été et ce qui sera parce que c'est ce qu'il y'a de meilleur pour ce peuple. Je les vois avec leurs rires haineux vous faire douter de vous car, bien entendu, vous n'êtes pas meilleurs qu'eux.
Rien que par votre révolte et votre courage vous les avez infiniment dépassé. Ils doivent disparaitre maintenant.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire