Je me demande si ce que je vais raconter va être compris par des gens qui n'ont pas eu la même expérience de vie que moi. Qu'importe.
Une idée qui m'a obsédé dès mon enfance c'est la création de sens à ma vie. J'ai voulu faire de ma vie une oeuvre d'art unique basée sur la volonté personnelle. Cette volonté, basée sur un estime métaphysique de soi (rien n'est au dessus de ma compréhension!) m'a poussée à prendre des décisions cruelles à un age dont Rimbaud disait :"on ne peut pas être sérieux à 17 ans". Désolé Mr Rimbaud, mais à 17 ans j'avais déjà établi la fin de Dieu.
Mais si Dieu est mort, que nous reste t'il? Il faut alors être des Dieux pour compenser l'insuffisance de la vie. Or l'homme est terriblement faible et dépendant. Que direz vous à l'enfant né en Somalie avec le virus de SIDA dans le sang? Comment pourrez vous lui justifier la vie? Comment ne pas lui conseiller même la mort, car à quoi bon vivre, si on désespère.
C'est là que les modernes arrivent avec leur art, leur culture, leur civilisation : "Il faut grandir!" Mais ce qu'ils ne disent pas et ce qui sous entend un tel discours "Il faut que tu abondonnes les rêves des Dieux. Tu es une machine bornée dans le temps et l'espace, perdue dans l'univers. Sans influence sur ce qui a été ou sur ce qui va être. Alors ne te fais pas Dieu. Fais toi machine, car c'est ce que tu es. Dieu qui est mort ne sera jamais ressucité, autant nous convaincre de notre destin et jouir de notre existence."
Cette attitude, que je qualifierai de pseudo-pragmatique peut surgir entre la fin de la jeunesse et le commencement de l'age adulte. Lorsque l'agressivité du monde et les désirs de l'homme sont tellement contradictoires que le désir des Dieux est oublié! C'est alors que l'homme adopte cette attitude de peur pour essayer de ne pas tout perdre à défaut de tout gagner.
4 commentaires:
Je crois que vous avez raison. Mais le matérialisme pur n'est pas efficace pour l'homme en tant qu'une machine imparfaite. Le plus intelligent des hommes passera son temps à satisfaire ses sens, car c'est ce qui est inné, et l'inné est la réalité de l'homme.
Merci Zara pour ton commentaire.
"Le plus intelligent des hommes passera son temps à satisfaire ses sens"
Je ne sais pas si c'est toujours vrai. Des gens hautement intelligents tel que Martin Heidegger ou Mahatma Ghandi ont prôné une vie différente de la vie de délices qui est l'idéal moderne. En réalité, je crois même que la course derrière les plaisirs n'est propre qu'aux hommes malades moralement. A mon avis, un homme ne doit pas seulement apprendre à manier sa main ou ses jambes, mais aussi ses passions et ses volontés!
Je crois que vous arlez d'un type de gens qui vénère la morale des esclaves même après la fin de l'esclavage. c'est équivalent car tant que les hommes sont nés libres, il est indispensable de con tinuer à l'être. la seule chose qui peut limiter cette liberté est un pacte social. la censure' ne doit jamais dépasser le pacte social pour autre chose.
manier ses passions et ses volontés est trèslié avec le princ ipe de action/réaction de Freud. et là, même si on en a pas envie, on est sous l'épée de l'imperfection de l'homme, une contrainte très pesante sur le dos de l'humanité, jusqu'à la maladie mentale : on se drogue, on utilise l'opium pour ça.
Je ne rejoins que partiellement zarthoustra pour ce qui est de la liberté. Cette liberté de jouir de ses sens n'est qu'un avilisssement et une programmation biologique qui au contraire fait perdre toute liberté. A trop jouir de la vie on s'y attache comme on s'attache à une drogue et on perd tout de son libre arbitre étant entrainé dans un cercle vicieux de recherche des molécules du plaisir.
Cette machine dont tu parle dans ton texte peut très bien être vue comme le défi en soit. Si Dieu est mort et si l'homme par la géographie et la sciences a énormément avancé dans la connaisssance du monde il reste un défi personnel qui peut donner tout son sens à la vie qui est de comprendre les programmation de la machine que nous sommes. Je suis conscient que ce luxe de pouvoir comprendre autant que faire se peu son propre fonctionnement par rapport aux quantités énormes d'être humains qui meurent de faim et pour qui vie rime surtout avec survie.
Néanmoins dans nos sociétés ou le luxe et le matérialisme sont tellement abondant, les conditions sont idéales pour comprendre quel sont les prorammes internes de nos propres machines qui nous donnent l'illusion de la liberté mais qui ne sont en réalité que des ficelles tirées par la nature pour nous faire agir dans une direction qui nous semble évidente alors que si l'on s'arretait de temps à autres pour digérer la vie on pourrait se rendre compte que d'autre directions sont objectivement tout aussi possibles.
Donc l'intérêt d'une vie me semble hautement liée au contexte de cette vie elle même, elle sera très différente pour l'enfant atteint du SIDA en Somalie par rapport à celle du philosophe entouré de matérialisme et baigné dans des questions existentielles.
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